请感兴趣的同学在张纯超854869777@qq.com处报名,注明姓名年级,截止于7月5号前。
为发现、培养和奖掖更多的法语翻译新人,推动中国法语教学和文学翻译事业的健康发展和繁荣,促进中法文化交流,全国法语教学研究会、 南京大学法语系和上海依视路光学有限公司决定联合举办第三届依视路杯全国法语文学翻译竞赛,具体参赛规则如下:
1. 本届竞赛为法译汉翻译,竞赛原文与竞赛启事刊登在《法国研究》2009年第2期和《法语学习》2009年第3期上。
2. 参加竞赛活动者为在校学生和法语爱好者,限于1971年1月1日以后出生者。
3. 参赛时间:自竞赛启事和原文发布时间始,截止时间为:2009年9月5日。
4. 参赛译文须独立完成,合译、抄袭或请他人校订过的译文均无效。评奖揭晓前,将酌情对入选者进行调查或面试。
5. 参加评奖的译文请用A4纸打印或用稿纸(有单位名称等任何与译文无关信息的稿纸无效)誊写清楚。为了体现评奖的公正和客观性,译文正文内请勿书写姓名等任何与译者个人身份信息相关的文字,否则译文无效。请另页写明参评译者尽可能详尽的个人信息,如姓名、性别、出生年月日、工作学习单位或家庭住址、学历、职称、从事翻译学习工作经历、翻译成果、翻译方面的打算等,并写明通信联系地址与邮政编码、工作学习单位和电话号码、e-mail等。译文正文和个人信息页,请于2009年9月5日前(以当地邮戳为准),挂号寄往210093南京市汉口路22号南京大学法语系,信封上请注明“评奖征文”字样。参加评奖的译文一律不退。
6. 参加本次竞赛活动免收报名费。
7.本届竞赛设立一等奖1名,二等奖3名、三等奖5名和优秀奖若干名,分别授予获奖证书(证书颁发单位为全国法语教学研究会)以及奖金或奖品。
8. 本届竞赛评审委员会由下列全国法语文学研究和翻译界著名专家学者组成(以姓氏笔画为序):
曹德明(上海外国语大学校长,教授,博士生导师)
杜青钢(武汉大学外国语学院院长,教授,博士生导师)
傅 荣(北京外国语大学法语系主任,教授,博士生导师)
户思社(西安外国语大学校长,教授,博士生导师)
李克勇(四川外语学院院长,教授)
刘成富(南京大学法语系主任,教授,博士生导师)
秦海鹰(北京大学外国语学院法语系教授,博士生导师)
许 钧(南京大学研究生院副院长,教授,博士生导师)
徐真华(广东外语外贸大学校长,教授,博士生导师)
评委会主任:许 钧
评委会顾问:
王理行(译林出版社编审)
何 毅(上海依视路光学有限公司总经理)
9.评奖结果将于2009年11月在颁奖仪式上公布。评奖结果、评奖综述、参赛译文点评和一等奖译文在《法语学习》2009年第1期刊出。
10. 本届竞赛颁奖大会将于西安举办,邀请主办单位、冠名单位与协办单位代表、一等奖和二等奖获得者、出席全国法语教学研究会、教育部高等学校外语专业教学指导委员会法语分委员会会议和法语教学研讨会的代表、西安外国语大学领导、陕西省翻译协会代表和当地新闻媒体人员参加。
11. 竞赛联系地址:210093 南京大学外国语学院法语系 025- 83592983。
“第三届依视路杯全国法语文学翻译竞赛”评审委员会
2009年3月1日
第三届依视路杯全国法语文学翻译竞赛原文
Sur l’analyse
De plus en plus, il m’apparaît que l’analyse est illusoire. Elle ne permet pas d’approcher. Elle ne permet pas de connaître. Elle n’est qu’un système, qu’une facette de la vérité entrevue par l’homme. Pour connaître, on ne saurait se passer d’elle, et cependant, pour connaître, il faut la dépasser. Tout pour l’homme aboutit à la contradiction, au mystère, parce que tout est cohésion. Le monde est indissociable. Il forme bloc. S’il a des raisons, s’il a une finalité, s’il a une origine, elles sont mélangées au temps présent ; elles font corps avec ce qui nous semble être des produits, des postulats, des conséquences. La cause et l’effet sont une même chose. Le phénomène pur contient à la fois son évolution et son statisme, et à la fois sa singularité et sa dépendance.
Les hommes veulent tout organiser, et trop tôt. Ils sacrifient la réalité à leurs idées. Implicitement, sans doute, il s croient à une espèce de legs spirituel qui donne à l’homme son âme sociale ; ils croient à l’aspiration au bonheur, à la vertu, à l’intelligence, comme à des qualités naturelles. Certes, la vie en communauté réclame ces échanges. Mais trop souvent, ce n’est même pas de cela qu’il s’agit : il faut parler de la « condition » de l’homme, il faut dénoncer l’injustice, être actif contre la guerre, la famine, le racisme, sous peine d’être un incomplet. Mieux, il faut à tout prix fonder un système de valeurs morales, même artificiellement. C’est l’exigence de la mode. Qui ne pense pas en termes généraux n’est pas digne de penser. Et, consciencieusement, les hommes d’esprit se forcent à des attitudes généreuses. Ce qu’ils sentaient vaguement, et qui était le fruit de l’éducation, ils le transforment en idéologie. Certes, il est utile d’aimer son prochain, et de haïr la guerre. Mais ce n’est pas suffisant. Il faut avoir, par-dessus tout, la conscience. C’est elle qui éduque, qui affine, qui sensibilise. C’est un don véritable, un don de tout ce qu’il y a de calme en soi.
Les êtres n’ont pas assez de conscience. Ils ne se voient pas, et pour cela, ne voient pas les autres. C’est ici encore que s’établit la parfaite cohésion de la forme et du fond. Celui qui est intelligent, est sensible, social, il a le goût de la beauté, le désir de l’absolu, le sens moral, la vertu. L’être inintelligent est inintelligent en tout. Ses gestes et ses paroles sont grossiers, son sens esthétique nul ; il est immoral ; il ne sautait être généreux, ou bon. N’étant pas intelligent, il n’a pas les moyens de comprendre les finesses de la vie morale. Il jugera vite, trop vite. Il sera sujet aux préjugés, à l’aveuglement. Le bon sens même lui fera défaut.
Il est surprenant de voir à quel point tous les sentiments s’enchaînent. Comme avoir une forme grossière signifie une grossièreté de fond. Comme la subtilité de l’esprit, la vivacité du raisonnement, la richesse de la sensibilité sont nécessaires pour avoir du goût, de la générosité et de l’honneur. Toutes ces finesses, de l’intelligence, de l’intuition, des sens, sont les mêmes. Elles ne peuvent se passer l’une de l’autre. Elles sont liées par une nécessité interne.
Peut-être après tout est-ce le procès de l’intelligence qu’il faut faire ? L’intelligence d’un homme, ce ne peut être une qualité isolée ni une culture. C’est l’ensemble indissociable de toutes ses manifestations, que domine l’unité impénétrable de la richesse de la vie intérieure, l’espèce de recul, la vraie conscience de soi.
Et c’est là le moyen de lutter contre l’idée de la fatalité : hormis le hasard initial qui nous a fait naître, rien de notre personne ne peut être inexpliqué. Tout en nous se répond, s’ajuste, s’affirme, coopère. Nous avons de bonnes raisons d’être ce que nous sommes.
Et dans une certaine mesure, être conscient de soi, c’est sentir, étudier ces raisons. Il est toujours possible de s’ignorer. Mais cette ignorance n’est pas humble ; elle n’apportera jamais le grand bonheur. Ceux qui se fuient, n’auront peut-être jamais de doutes ni de désespoirs. Mais ils n’auront pas non plus ces instants fulgurants où l’on se trouve, où l’on se voit tel qu’on est, avec clarté, avec dureté, avec ivresse. Etre conscient est une lutte continue. Ce peut être aussi le chemin de la folie. Mais il y a un indicible bonheur à savoir tout ce qui en l’homme estexact. Cette vérité qui n’aboutit pas, car elle ne peut que rester relative, est sans doute le plus exigeant, le plus harassant des bonheurs. Il demande qu’on sacrifie sa sécurité, son orgueil, son sommeil. Il demande qu’on sacrifie sa paix.
— Extrait deL’extase matériellede J. M. G. Le Clézio